Au top des questions les plus prisées, l’origine de la création d’une course féminine, par un homme, remporte le podium. Peut-être est-ce là la raison qui a permis à La Parisienne de ne jamais devenir une course féministe et qui l’a rendu si atypique et unique. Qui mieux qu’un homme pouvait avoir l’idée d’offrir une rose à chaque femme après la ligne d’arrivée ?
Rencontre avec Patrick Aknin qui a créé la 1ère course féminine française en 1996 et lui a donné le joli nom de La Parisienne. 

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Patrick, comment vous ait venu l’idée de créer une course réservée exclusivement aux femmes ?

J’ai organisé le Marathon de Paris de 1986 à 1996 et lors d’une édition, la performance féminine avait été surprenante alors que celle des hommes était quelconque. Pourtant, dans les médias on ne parlait que des résultats des hommes. Le machisme des journalistes sportifs m’exacerbait. A peu près à la même période j’ai eu l’occasion d’aller à Berlin pour assister à leur course de femme. Ces courses étaient déjà très populaires dans les pays nordiques et anglo-saxons. J’ai trouvé l’idée géniale et j’ai proposé le projet à la Ville de Paris. J’ai dû patienter 4 ans pour avoir l’autorisation d’organiser La Parisienne et de trouver un partenaire très engagé pour porter cet événement. Adidas a tout de suite cru à ce projet.

Dès sa création vous aviez une idée très précise de ce que vous souhaitiez faire de cette course. Quels sont les piliers de La Parisienne ?

Effectivement dès la 1ère édition les bases ont étés posées :

-Une course exclusivement réservée aux femmes

-Une course sans athlète élite mais où toutes les femmes de la 1ère à la dernière sont traitées de la même manière. En ont résulté l’esprit convivial et l’absence de compétition.

-Une course sans distance officielle (ni 5, ni 10 km) pour affirmer l’absence de compétition.

-Une course accessible à toutes. Pour la 1ère édition dans le Bois de Boulogne le parcours faisait 7,5km. Au fil des éditions et avec l’arrivée de La Parisienne dans Paris la distance s’est fixée entre 6 et 7 km pour être accessible même par des grandes débutantes à condition d’avoir une préparation minimum.

-Une rose et une médaille pour toutes à l’arrivée mais aussi des services spécifiques du type garderie d’enfants, échauffement collectif très fitness et super festif, stretching de récupération zen

-Un esprit valorisant avec des catégories maman ou grand-maman plutôt que vétéran ou sénior qui ne sont pas glamour!

-Un esprit convivial avec des challenges copines, mère-filles

Puis après quelques éditions et au fur et à mesure, sont arrivés la lutte contre le cancer du sein, le challenge entreprise, les entrainements de préparation, les séances de coaching, les voyages….

coureuse-article-focus-webzine-la-parisienneAvec votre expérience, quelle est selon vous la spécificité d’une course 100% féminine VS une course mixte ?

L’esprit avant tout. Les femmes ont tout de suite adhéré au concept car elles sont venues participer à La Parisienne entre amies pour passer un bon moment, se donner un défi sportif et santé mais l’esprit de compétition n’est pas là. Elles ne viennent pas faire une performance ou un chrono. Les femmes attendaient quelque chose de différent où elles soient aussi en confiance. A La Parisienne personne n’est jugé. Tu peux être débutante, avoir des kilos en trop, alterner marche et course. t’arrêter de courir pour danser ! Avant tout l’idée est de bouger et de s’éclater. Le dépassement de soi est à sa mesure.

Ce que nous avons toujours privilégié sur La Parisienne c’est le détail, la qualité et l’intention de donner envie de prendre soin de soi. Les femmes sont particulièrement sensibles à tout cela.