L’Organisation mondiale de la Santé estime que 23 % des décès (soit 12 millions par an) et 25 % des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux. Ceux-ci peuvent contribuer à l’apparition de maladies d’origine souvent multi-factorielle, selon le terrain génétique de chacun : cancers, pathologies respiratoires, allergies, asthmes, maladies cardiovasculaires, etc.

La grossesse est un moment de grande vulnérabilité pour l’organisme, exposé aux polluants et contaminants extérieurs. Déterminer l’impact de ces expositions est aujourd’hui primordial pour préserver la santé des enfants à naître et assurer l’avenir des générations futures.

La Fondation pour la Recherche Médicale a fait de la thématique « Santé & environnement » un axe prioritaire depuis 2020 : 19 projets ont été financés, pour un engagement de 9 millions d’euros.

Exposition aux pesticides pendant la grossesse


Grégory Bouchaud est chercheur en immunologie à l’unité Biopolymères Interactions Assemblages de l’INRAe de Nantes


« Les allergies alimentaires et l’asthme concernent des millions d’Européens et leur prévalence ne fait qu’augmenter. Et ces deux pathologies sont liées : présenter une allergie alimentaire au cours de l’enfance augmente le risque de développer de l’asthme plus tard au cours de la vie. Des études suggèrent par ailleurs que l’exposition à des pesticides contribuerait à augmenter les maladies allergiques en affectant le développement du système immunitaire. C’est précisément ce qui nous intéresse. Dans mon laboratoire, nous souhaitons comprendre les mécanismes en jeu lors d’une exposition in utero, et notamment les effets de plusieurs pesticides simultanés à des doses inférieures au seuil de toxicité, ce qui reflète l’exposition réelle d’un consommateur via son alimentation. Nous allons étudier chez la souris l’impact d’un cocktail de pesticides sur le développement immunologique pendant la période anté- et périnatale. Nous nous intéresserons aussi au développement des systèmes respiratoire et digestif et au microbiote. L’étape suivante consistera à doser les pesticides dans le sang de femmes enceintes allergiques puis dans celui de leur enfant. À terme, l’objectif est de définir des stratégies de prévention efficaces et des recommandations quant aux doses autorisées prenant en compte l’effet cocktail. »

Financement accordé par la FRM : 356 000 €

La Fondation pour la Recherche Médicale consacre le dossier de son magazine Recherche & Santé n°171 aux effets de l’environnement sur notre santé. RDV sur frm.org pour le parcourir !